Taro Izumi
Pan
Palais de Tokyo
Commissaire : Jean de Loisy
02.02.2017 – 08.05.2017

 « L’objet quotidien s’impose souvent comme un matériau privilégié dans mon travail. Détourné de sa fonction, il devient objet d’art ; nous évoluons, de fait, dans un monde où toutes les valeurs peuvent aisément être renversées. »

 Le Palais de Tokyo présente la première exposition personnelle d’envergure en France de Taro Izumi (né en 1976, vit à Tokyo). Taro Izumi est, au Japon, un artiste singulier. Il développe un monde qui s’exprime par des installations, des sculptures et des vidéos, dont les processus d’apparition sont liés à l’accident, au jeu, à la perturbation. Les installations qu’il construit à partir de ces hypothèses ludiques sont la source de formes, sculptures et peintures murales qui, souvent par l’absurde, deviennent des formes inattendues, extraordinaires, et qui déjouent avec humour nos habitudes artistiques et sociales. Par exemple, l’invention de supports composés d’éléments quotidiens – chaises, tables, tabourets, coussins – rapidement associés pour supporter un corps qui imiterait la détente ou l’impulsion d’un sportif en action, est à la fois un objet étonnant, une parodie des corps rêvés des héros du stade et un commentaire intéressant sur l’histoire du socle dans la sculpture. Dans un monde très normé comme l’est, par sa culture et son organisation sociale, le Japon, la mise en turbulence de la réalité, les bruits inattendus, les comportements paradoxaux, les situations performées qu’il met en scène, donnent l’impression d’être produits par des esprits malicieux qui se mêlent de nos affaires et se moquent de nos usages.

 « Au Japon, dans la religion Shinto, certains « kamis » ou esprits vénérés de la nature ont un rôle farceur, parfois même dangereux. Ils se glissent dans les espaces familiers et affolent nos vies et nos habitudes, et c’est ainsi que procède Taro Izumi, « artiste-trickster », enfant terrible, conceptuel fripon, qui imagine de façon savoureuse que tout pourrait être autrement.  » Jean de Loisy

 Co-production SAM Art Projects & Palais de Tokyo, avec le soutien de Fondation Louis Roederer ; Shiseido Company, Limited ; Galerie Georges-Philippe & Nathalie de Vallois (Paris) ; Casio ; Galerie Take Ninagawa (Japon).